Circularité et joaillerie : 3 initiatives françaises

Si réinventer l’existant est récent dans le secteur de la mode, la joaillerie revalorise depuis longtemps l’or et les pierres anciennes. Certaines Maisons comme Rouvenat, Héloïse & Abélard ou encore Rosa Maïtea, ont choisi de révéler leurs processus de sourcing en communiquant sur l’existence d’une joaillerie circulaire et sur l’élaboration d’une blockchain. Un engagement fort, où les joailliers recyclent l’or à l’infini et offrent une seconde vie aux pierres.

Rouvenat : la renaissance des pierres anciennes

Chez Rouvenat, on « (re)valorise les ressources humaines et naturelles tout au long de la chaîne de valeur ». La Maison s’approvisionne de façon circulaire grâce à une matière première qu’elle récolte dans des collections privées, salle des ventes, ou auprès d’autres maisons. Les pierres collectées attendent patiemment la création joaillière de leur nouvelle vie. Chaque pièce est enregistrée dans une blockchain, mise en place par la Maison, de manière à garantir sa provenance et sa valeur.

Circularité oblige, les silhouettes des créations Rouvenat se font rondes, comme le médaillon Rosace imaginé par Léon Rouvenat lui-même au XIXe siècle. Pour le collier Bolt, la fleur de centre, en argent poli, repose sur un plateau en argent noirci satiné, et met en valeur une citrine de 1,83 carat. Une pampille en argent noirci surmontée d'une perle Akoya complète la rosace accrochée à une chaîne en argent noirci tricotée. Une création originale et sur-mesure où se mêle brillamment passé et présent.

Rosa Maïtea : la traçabilité des matières

Chez Rosa Maïtea, les collections brillent par leur traçabilité. La Maison a fait des choix de matières premières or et diamants de seconde main et des pierres fines 100 % traçables de la mine au bijou. Les diamants proviennent de pièces joaillières que leur atelier partenaire récupère. Les créations s’adaptent ainsi aux tailles et aux formes de ces diamants.

Imaginée comme un porte-bonheur, la bague bandeau Arcoiris est composée de pierres fines entièrement traçables de Tanzanie. La bague est en or recyclé 750 millièmes et pèse 6,11 grammes. Le sertissage comporte 21 diamants de 0,10 carat, ainsi que 4 spinelles et 4 grenats de couleur. Une manière d’arborer fièrement la nouvelle vague joaillière française.

Héloïse & Abélard : la quête des pierres chinées

Chez Héloïse & Abélard, on célèbre la rareté et l'unicité des pierres minutieusement chinées. La Maison a choisi pour ses créations d’utiliser de l'or 750 millièmes recyclé et principalement des diamants. Forte d’un carnet d’adresses de joailliers indépendants, d’antiquaires ou d’ateliers de fabrication, Héloïse & Abélard s’est constituée un stock de pierres éthiques de qualité. Les bijoux sont réalisés sur commande, pour éviter les stocks et offrir à sa clientèle des pièces uniques et sur-mesure.

La boucle d’oreille Céleste par exemple en or rose recyclé, sertie de 5 diamants de seconde main de taille brillant pour un total de 0,20 carat et d'un diamant trapèze de 0,06 carat, est produite dans un délai de trois à quatre semaines. Une pièce délicate, élégante et sophistiquée, que l’on porte au quotidien ou pour un évènement habillé.

En choisissant de communiquer sur leurs processus de sourcing, les Maisons joaillières ouvrent la voie à la traçabilité des matières. Elles posent ainsi les lignes d’une nouvelle ère joaillière ; une ère où responsabilité et impact environnemental s’ajoutent aux codes traditionnels du luxe. Rareté, unicité et respect des ressources sont désormais au cœur de chaque création.

Accélérateur de développement des filières françaises de l’horlogerie, de la bijouterie-joaillerie et des arts de la table, Francéclat décrypte les tendances de ces marchés, met en lumière l’excellence des savoir-faire, dynamise la création, stimule l’innovation et provoque des rencontres entre professionnels de ces secteurs d'activité, favorisant ainsi leur rayonnement international.

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