Lumière sur trois maisons centenaires
Au milieu du XIXe siècle, Paris se réinvente. La ville lumière est en pleine éclosion et avec elle des maîtres joailliers d’exception. René Lalique, Léon Rouvenat, Suzanne et Roger Tirbour-Copin, ces parisiens font rayonner la capitale grâce à leur savoir-faire et leur vision du beau et du luxe. Si ces maisons font encore parler d’elles, c’est parce que de nouveaux visages ont su faire briller les facettes de leur art, la beauté de leurs créations et l’intemporalité de leurs collections.
Copin : l’authentique Janus joaillier
Vous souvenez-vous de Janus, dieu romain de la transition, des fins et des commencements ? C’est un peu le rôle qu’endosse Sajina Dutertre, la nouvelle directrice artistique de Copin. En effet, arrivée récemment dans la Maison joaillière inaugurée en 1870, elle se plonge dans ses archives pour s’imprégner de son univers. Cette immersion lui inspire une collection entre héritage et innovation : la Collection00. Articulée comme une collection de transition, elle mêle réédition et réinvention, comme c’est le cas avec la bague 82, une alliance dentelée sortie directement des archives et la New 82 chaussée, elle, de grenats tsavorites ou de diamants. De nouvelles créations joaillières complètent la collection, à l’instar de la bague Daisy, un modèle fleuri et rétro. Avec cette collection, la Maison Copin prend un nouveau tournant, affirmant sa volonté de créer des bijoux intemporels, ”reflet d’une vérité”, à porter à tout âge et en toute occasion.
Lalique : l’intemporel trio Femme, Faune et Flore
Tout commence en 1887, quand l’inventeur du bijou moderne, René Lalique, ouvre sa Maison rue du Quatre-Septembre. Sa volonté est de créer quelque chose de jamais vu. Et dans une époque où les idées bouillonnent, il s’inspire de ce qu’il y a de plus beau : la Femme, la Faune et la Flore. Ces 3F, sont la source de toutes les créations de la Maison et ce depuis des générations. A l’origine de pièces iconiques et confidentielles, le joaillier alterne entre codes Art Nouveau et Art déco, proposant des lignes graphiques qui traversent le temps. Parmi ces bijoux emblématiques, il y a la collection Cabochon. Cette bague de cristal intemporelle et minimaliste, façonnée à la main selon un design 1931, est sans doute la pièce iconique incontournable de la Maison Lalique.
Rouvenat : le Phoenix vert engagé
En 1852, Léon Rouvenat décide de révolutionner le monde de la joaillerie en créant la première manufacture joaillière. Il y reçoit les hauts dignitaires et les aristocrates du monde entier, friands à l’idée de découvrir les coulisses de la haute joaillerie. Aujourd’hui, Marie Berthelon, Coralie de Fontenay, Sandrine de Laage et Frédéric de Narp, ressuscitent cet esprit d’avant-garde. Leur vision est claire : faire de Rouvenat l’une des premières maisons joaillières à l’économie circulaire. L’or et l’argent sont recyclés, les pierres sourcées dans les collections de particuliers, les salles de ventes ou chez d’autres maisons. Chaque pièce est enregistrée dans une blockchain, afin de garantir sa provenance, sa valeur et son ancienneté. Lors de la Fashion Week de Paris, la Maison a présenté une de ses pièces iconiques, Le Cadenas, inspirée des rosaces du Second Empire. Une alliance parfaite entre inspiration d’antan et inscription dans les problématiques actuelles, nouvelle ligne de la maison.
Ces maisons semblent avoir trouvé l’élixir de longévité : des collections intemporelles, inspirées d’un héritage remarquable, riche d’un siècle et demi de créations joaillières. Ajoutons à cela une créativité sans limite et un savoir-faire extraordinaire, et vous obtenez trois légendes qui n’ont pas fini de nous éblouir et de nous faire rêver.
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