La Nouvelle Vague : un vent de nouveauté souffle sur la joaillerie française

Cet été, la Nouvelle Vague de joailliers français a le vent en poupe. Fraîche et scintillante, sa vision créative libérée a en effet de quoi inspirer. Ces nouveaux créateurs décomplexés surfent sur les tendances intemporelles Art déco et les lignes épurés, proposant des collections architecturalement sophistiquées. Zoom sur le tourbillon inventif de la Nouvelle Vague française qui envoie valser les codes pour imaginer les futurs classiques.

Jolly Bijou, l’Art déco mêlé aux traits New-Yorkais

Joaillière et fondatrice de la maison Jolly Bijou, Caroline Denis trouve son inspiration dans les lignes épurées et la géométrie de l’architecture. Expatriée à New-York, la française mélange avec audace, les codes du mouvement Art déco avec la majestuosité des espaces rectilignes new-yorkais. C’est l'un des traits caractéristiques de la Nouvelle Vague joaillière : s’inspirer des lignes de l’architecture pour proposer des pièces géométriques, astucieuses et épurées.

Lorsqu’elle dessine, Caroline Denis part toujours d’une forme géométrique, mixe les tailles, joue les contrastes, proposant selon ses envies, des pierres en taille baguette ou princesse. Ces collections reflètent parfaitement sa manière de travailler à l’image de la collection Orb, qui a commencé avec un bracelet, mettant en orbite un cabochon d'opale sur une manchette en or massif faisant face à deux tourmalines serties dans un chaton. La bague prolonge la métaphore en affichant deux pierres centrales de taille émeraude, entourées de deux cabochons satellites pour une expérience cosmique.

Qitteri, la maison kaléidoscope des gemmes

Qitteri ne cherche pas l’originalité à tout prix mais un résultat émotionnel, un frisson délicat provoqué par la beauté. La maison privilégie les lignes simples et épurées. Le but ? Aller à l’essentiel et proposer les “classiques” de demain : des bijoux, hors du temps et des modes, simplement universels.

Pour mettre en lumière le beau et inventer un nouveau monde de couleurs, la maison s’est rapprochée de l'architecte et designer Michel Tortel, l’alchimiste de la lumière. Ses recherches ouvrent de nouveaux territoires esthétiques, mariant les formes, les combinaisons de gemmes rares, choisis pour leurs couleurs et leur éclat. L’architecte réussit ainsi le tour de force de révéler l’éclat et les nuances des gemmes à chaque moment de la journée.

C’est l’essence de toutes leurs collections à l’exemple de Classymétrie où Michel Tortel a exploré le dialogue asymétrique et différentes solutions pour porter les pierres et dégager au maximum les angles de vue. Il multiplie ainsi les entrées de lumière et offre la possibilité de contempler les faces des pierres généralement cachées par les montures.

Sibylle Von Münster, les miniatures architecturales

Sibylle Von Münster fait partie de ceux qui, très tôt, trouvent leur signature. La sienne s’illustre par un quatuor gagnant : les courbes fragmentées, les formes architecturales, le mouvement et la finesse. Résolument contemporaine, chaque pièce est dessinée autour du concept de l’ouvert et du fermé pour suggérer le mouvement des formes. Autour de cet axe central se déploient des lignes directrices et un graphisme épuré empreint de délicatesse et de légèreté. Le bijou n’est pas seulement un objet de parure, c’est une ode au mouvement.

Profondément inspirée par l’architecture quand elle met en valeur et suggère des formes modulables et mobiles, Sibylle Von Münster prend appui sur ses inspirations pour réaliser des bijoux qu’elle qualifie de “miniatures architecturales”.
Sa collection Fragment illustre de manière époustouflante la puissance du graphisme minimaliste qui fait la griffe de la créatrice. Ses créations de cercles fragmentés s’inscrivent dans la tendance architecturale épurée et sophistiquée chère à la Nouvelle Vague française joaillière.

Van den Abeele, l’académisme excentrique

Delphine Crech'Riou aime les couleurs, les contrastes, casser les codes et donner le ton. Pas étonnant, quand on se souvient de sa 1^èremarque Hipanema, ces règles d’or existaient déjà ! Avec Van den Abeele, la Parisienne bouscule l’académisme du savoir-faire parisien par l’audace décomplexée du bijou fantaisie. Pour elle, la perfection se situe entre classique et excentricité.

Avec la collection Rainbow, la joaillière revisite l’élégance des formes des années 1920. Symétrie et lignes graphiques se marient joyeusement avec un panel de couleurs acidulées invitant à replonger dans l’univers sophistiqué et décomplexé des années folles. Une collection qui sent bon l’été et les soirées estivales chics et déjantées.

C’est ça la Nouvelle Vague. Un mouvement joaillier qui oscille entre lignes courbes et géométrie affirmée et ose tout. Se jouant des codes, il repousse perpétuellement les limites de l’existant. Certaines maisons étaient présentes au rendez-vous juilletiste de la Precious Room les 3 et 4 juillet dernier. Si ce courant insuffle cette touche d’intemporalité chère à la haute joaillerie, l’élégance et le savoir-faire restent les maîtres mots de ces maîtres-joailliers d’un temps nouveau.

Accélérateur de développement des filières françaises de l’horlogerie, de la bijouterie-joaillerie et des arts de la table, Francéclat décrypte les tendances de ces marchés, met en lumière l’excellence des savoir-faire, dynamise la création, stimule l’innovation et provoque des rencontres entre professionnels de ces secteurs d'activité, favorisant ainsi leur rayonnement international.