Les trésors de la faïence française, d’hier à aujourd’hui
Art ancien tirant son nom de Faenza, ville italienne qui l’a rendu célèbre à la Renaissance, la faïence se distingue par la diversité de ses styles et de ses techniques. Cette céramique à pâte poreuse constituée d’argile, de kaolin, de quartz et de feldspath, cuite entre 900 à 1100°C à plus basse température que sa cousine la porcelaine, est ensuite recouverte d'un émail et souvent ornée de motifs colorés. Sa réputation n’est plus à faire pour son usage dans les arts de la table, comme pour sa beauté délicate. Du prestige de la manufacture de Sèvres à l’iconicité des bols bretons, les faïenceries françaises incarnent depuis plus de 300 ans une branche d’excellence de ce savoir-faire d’exception. Retour sur les étapes marquantes de l’histoire de la faïence française.
La grande faïencerie en France
C’est au XVIIème siècle que les faïenceries françaises voient le jour, mais il faut attendre le XVIIIème siècle pour que cet artisanat connaisse son âge d’or sur notre territoire, notamment avec l'ouverture de la Manufacture royale de Sèvres qui devient rapidement une référence dans les arts de la céramique. Fait peu connu, la faïence y a joué un rôle important avant d'être progressivement éclipsée par la production de pièces en porcelaine, davantage prisées par l'aristocratie.
En parallèle, d'autres manufactures comme Gien et la Faïencerie Georges ont su bâtir la tradition faïencière française autour de la faïence dite fine, à pâte blanche ou légèrement ivoire. Fondée en 1821, la Faïencerie de Gien est renommée pour ses services de table élégants, mais aussi et surtout pour ses motifs audacieux et détaillés. La collection Millefleurs illustre parfaitement cette richesse, avec ses fleurs délicatement dessinées et son esthétique foisonnante. Quant à la Faïencerie Georges, établie en 1898, elle perpétue un savoir-faire artisanal tout en adoptant une esthétique résolument contemporaine. Ses pièces, entièrement
Les bols bretons, une tradition faïencière emblématique
Un produit en particulier est peu à peu devenu emblématique de la faïence française comme de la culture bretonne : le bol breton, reconnaissable par le prénom peint à la main sur sa tranche. Issu de la tradition faïencière de Bretagne, cet objet simple et authentique a traversé les générations, devenant un souvenir populaire et un symbole d’identité régionale.
L'un des fabricants incontournables de ces bols est la Faïencerie de Pornic, née en 1947. C'est dans ses ateliers que ces bols personnalisés ont gagné en popularité, jusqu’à s’ancrer durablement dans l'imaginaire collectif français. Qu'il s'agisse du choix des couleurs ou de l’écriture du prénom, chaque étape de fabrication est soigneusement réalisée à la main, célébrant un héritage artisanal solide.
L’heure de la réinvention
En plus des manufactures historiques, de nouveaux noms se sont plus récemment lancés dans l'aventure faïencière.
Parmi eux, la maison Des rêves située à Desvres dans le Pas-de-Calais incarne la nouvelle vague des faïenceries françaises combinant savoir-faire traditionnel et audace créative. Ses collections contemporaines aux motifs minimalistes et épurés utilisent les techniques artisanales de la faïence. Ses créations, souvent personnalisables, séduisent une clientèle moderne à la recherche d'authenticité et d’originalité.
Loin d'être un art figé, la faïence française connaît ainsi un renouveau. Les collaborations avec des artistes et designers contemporains ainsi que la montée en puissance de la personnalisation ont permis à la faïence de rester actuelle, tout en s’appuyant sur un savoir-faire artisanal séculaire.
Du prestigieux nom de Sèvres aux plus modestes mais tout aussi cultes bols bretons, la faïence française témoigne d'une histoire riche. Entre pièces d'exception et objets du quotidien, les faïenceries françaises ont de beaux jours devant elles grâce à leurs créations patrimoniales uniques, qui captent habilement l’air du temps.